Descriptif
GTao : Bonjour Martine, quand avez-vous
créé Fibrétic ?
Martine Gueye : Fibrétic a à peine un an d’existence et commence à faire écho de salon en salon : salon Zen, Noël en bio, Natura-Bio, Vivre Autrement, etc. Sur le stand, les visiteurs effleurent les tissus, s’enroulent dans une étole, se glissent dans un kimono, complimentent la qualité et se demandent quelle est cette
matière. Je les informe : « C’est du coton biologique écru ou aux teintures végétales, produit et confectionné au Mali ou au Sénégal »… « l’odeur de ces
coussins, ce sont des fibres de
vétiver tissées avec le coton qui donnent au textile une odeur délicate ! ».
GTao : D’où vous est venue l’idée de ce projet ?
M. G. : Le projet m’est venu de la mémoire vive de mes années vécues en Algérie et à Madagascar où j’ai enseigné ; des voyages réalisés à la découverte d’autres cultures, d’un continent à l’autre. De mon émerveillement aussi devant l’artisanat d’art d’ici et d’ailleurs associant le geste habile et sûr de l’artisan à la créativité de l’artiste ! De ma passion pour les tissus et les matières naturelles qui emplissaient mes bagages ! Et enfin, de la volonté de participer à la mise en valeur de cette richesse de création, de tradition et de matières, sur un marché européen haut de gamme. Je travaille maintenant depuis deux ans à la mise au point d’une gamme de vêtements d’intérieur, de détente, et de tissus de décoration en coton biologique issu du Sénégal, du Mali ou du Burkina Faso. Ces produits sont tissés et confectionnés sur place par des artisans hautement qualifiés, selon une filière équitable.
GTao : Je crois savoir que vous travaillez au cœur du processus encore récent de la culture du coton biologique.
M. G. : L’histoire des textiles que propose Fibrétic débute dans les villages, comme dans la province cotonnière du Sénégal oriental par exemple, où groupements de producteurs et associations de villageoises ont repris espoir : le coton pouvant être une richesse ! Jusqu’en 1994, le bilan dans cette région cotonnière se résumait en effet en trois points : l’endettement des producteurs qui cultivaient le coton conventionnel, l’effet néfaste des pesticides de synthèse sur la santé et la dégradation des sols liée à l’utilisation abusive d’engrais. Et puis l’organisation Enda-Pronat(1) pour l’environnement et le ...