Descriptif
L’ostéopathie est une thérapeutique manuelle qui, lorsqu’elle intervient sur la mobilité des tissus, accorde l’essentiel de son attention au souffle dans l’organisme. Il n’y a pas que les poumons qui respirent. Sous nos mains, il y a respiration dès que nous sentons un organe suivre un rythme d’expansion et de rétraction. Nous parlons de respiration crânienne, viscérale voire articulaire. Un tissu que nous ne sentons pas «disponible» sous la main est considéré comme en «lésion ostéopathique» et doit être «libéré» par une manipulation appropriée pour retrouver sa physiologie et soulager l’organisme de ses compensations inévitables : La vie est mouvement, rythme, échange, adaptation permanente à des situations nouvelles, assimilations, rejets, défenses jusqu’à la mort où tout s’arrête apparemment (J.P. Barral, ostéopathe domrof). Nous nommons ce mouvement d’expansion et rétraction, la motilité des organes. Nous pouvons agir dessus avec des effets thérapeutiques nets. Cependant, il nous est encore difficile d’en connaître l’origine avec certitude : certains auteurs y voient l’empreinte dynamique de la migration viscérale lors de la croissance embryologique, d’autres y voient un effet cumulatif de la respiration cellulaire, d’autres encore y voient un mouvement issu de la respiration crânienne, que nous appelons le «Mécanisme Respiratoire Primaire (MRP)» et qui est le fondement de l’ostéopathie dite « crânienne ». Je me propose d’aborder ici cette théorie dont l’analyse est en pleine évolution.
De la théorie d’origine…
Lorsqu’un ostéopathe exercé pose les mains sur le crâne d’un patient, il ressent une impulsion rythmique cadencée par une alternance d’expansion et de rétraction très ténues. Il perçoit des mouvements réalisés autour d’axes précis, il peut aussi évaluer la densité et le degré d’élasticité des structures osseuses, variables d’un patient à l’autre. L’analyse de ces différents paramètres peut lui permettre d’élaborer un traitement : ses mains agissent sur différentes parties du crâne pour libérer les contraintes exercées sur les structures nerveuses et vasculaires. Malgré la faible mobilité apparente de ses mains, des effets se font sentir sur nombre d’acouphènes, de céphalées, de vertiges, de divers troubles du système nerveux et même de certaines douleurs de l’appareil locomoteur. Comment expliquer cette action ?
L’ostéopathie crânienne a été développée au début du 20e siècle par un ostéopathe américain, William Garner Sutherland. Il a nommé le mouvement crânien le «Mécanisme respiratoire primaire (MRP)» et l’a expliqué ainsi :
· A l’instar des autres organes, le cerveau et la moelle épinière posséderaient une motilité propre, une « ...