Portrait d’un éditeur sur la voie de la conscience

GTao : Qui êtes-vous Yves Michel ?
YM : D’origine paysanne, petit-fils d’émigrés suisses, de culture mixte catholique protestante, mon enfance s’est déroulée en pleine nature, avec les animaux et les travaux exigeants d’une ferme. J’ai suivi plus tard des études scientifiques (prépa à l’agro) auxquelles j’ai mis fin volontairement lorsque j’ai compris l’embrigadement inhérent.

GTao : Vous vous êtes engagé sur le plan écologique mais aussi social…
YM : Depuis 1972, j’ai participé à la lutte antinucléaire, à la diffusion des médecines alternatives, de l’agriculture biologique (lancement du salon Marjolaine en 1976). Depuis l’adolescence, j’ai toujours été épris de liberté : objecteur de conscience en 1976, j’ai soutenu nombre de combats civiques. J’ai œuvré au rassemblement des personnes de bonne volonté, déplorant la dispersion et les luttes intestines qui font le jeu des pouvoirs en place. J’ai ainsi accepté d’être maire de ma commune des Hautes-Alpes et ai créé l’association pour la biodiversité culturelle (A.B.C), ouverte à tous.

GTao : D’où vous est venu cet intérêt pour la spiritualité ?
YM : J’ai toujours eu une démarche spirituelle éclectique, du bouddhisme tibétain lorsque j’avais 12 ans en passant par nombre de voies, et bien enrichie par Findhorn. J’ai fait ma propre synthèse.

GTao : Comment ont débuté les Éditions du Souffle d’Or ?
YM : J’ai créé en 1983 les éditions après un licenciement surprise, sorte de coup de pied aux fesses du ciel pour ouvrir mes ailes. Le nom a été forgé par un processus de groupe, un “brain-storming”, une discussion, puis un moment de silence et d’écoute intérieure au cours duquel m’est venue l’inspiration d’accoler ces deux mots du souffle et de l’or. J’ai alors publié des livres sur diverses spiritualités, la santé par des méthodes naturelles et le développement personnel. Je crois avoir modestement joué un rôle de précurseur en amenant au public francophone des courants de pensée et des techniques originales. Un des ouvrages, “La petite voix” par Eileen Caddy, s’est vendu à plus de 300 000 exemplaires en 10 ans. Le premier publié fut “La Voix des Anges” par Dorothy MacLean, sur l’aventure de Findhorn. Ma ligne éditoriale est d’accompagner les personnes en recherche, en leur proposant une palette large et avérée de points de vue et de techniques visant à l’autonomie de la personne. J’assume cette position à contre-courant de la société de consommation, ce qui n’est pas facile commercialement. ...