Descriptif
Au fil des siècles et des millénaires, les peuples de la terre ont développé, chacun avec ses moyens et son génie propres, des médecines adaptées à leurs conditions de vie. Beaucoup d’entre elles ont traversé le temps et demeurent encore parfaitement vivaces. Parmi ces « médecines traditionnelles et autochtones », telles que les nomme l’OMS, certaines demeurent étroitement liées à un mode de vie traditionnel, et sont de ce fait limitées à une société et un biotope donnés. D’autres, en revanche, s’avèrent facilement transposables et universellement utilisables. C’est notamment le cas de la médecine chinoise.
La Chine se nomme elle-même « Pays du milieu » (Zhong Guo), et sa médecine traditionnelle porte le nom chinois de Zhong Yi, ce qui signifie littéralement « médecine du milieu ». Pour qui connaît les fondements taoïstes de cette médecine, ce terme a valeur symbolique : le milieu est en effet l’endroit d’où partent et où convergent toutes les directions. Etre au milieu, c’est se trouver en un point d’équilibre à partir duquel on peut évaluer ce qui se passe autour, et s’y adapter. Par définition, une médecine du milieu ne saurait être une médecine extrémiste qui impose les mêmes solutions à tout le monde ; elle peut par contre facilement s’universaliser, comme en témoigne le développement qu’a connu cette médecine hors de Chine depuis la révolution culturelle et l’ouverture de ce pays au monde. Au-delà de la symbolique, le caractère universel des théories fondamentales sur lesquelles repose le système médical chinois fait que ce dernier demeure, malgré son héritage plurimillénaire, d’une étonnante modernité. Par exemple, la théorie du Yin et du Yang propose une description du monde selon un modèle mathématique proche des plus récentes théories de la physique quantique.
Le caractère universel de la médecine chinoise lui a permis de se développer dans toutes les régions du globe. Pour l’avoir personnellement expérimentée « dans les quatre directions », lors de missions humanitaires auprès de peuples européens, asiatiques, africains et amérindiens, je peux témoigner de sa grande capacité d’adaptation, de sa légèreté de mise en œuvre et de son caractère non iatrogène, autant de qualités éminemment recherchées dans une pratique de terrain.
Unissant symbolique, science et écologie, la médecine chinoise repose sur une vision analogique de l’homme, présenté comme un écosystème miniature. Pour cette médecine, tous les hommes sont fils du ciel et de la terre, qui les maintiennent en vie au travers ...