Descriptif
Le taoïsme a marqué profondément la vie chinoise, il insiste sur ce qui est naturel et spon-tané. Les taoïstes se réalisent et disparaissent sans laisser de traces, aussi les pratiques taoïstes de longévité en quête de l’immortalité peuvent-elles se comprendre comme la recherche d’une fusion harmonieuse de l’Etre dans l’Univers.
L’Homme du Tao
La pensée cosmologique chinoise taoïste sous-tend la question du rapport entre l’homme, la terre et le ciel ; tous les événements dans l’univers, naturels ou humains, maillons continus de processus ayant en eux leur propre négation, ne peuvent trouver de fin dans l’évolution. Le Dao, la Voie, principe premier, degré ultime, absolu, préside à la production et à la transformation de toutes les choses. Tout sort du chaos, tout y retourne, commencement et fin sont identiques. Dans la recherche du Dao, voie d’accès au souffle cosmique, tout dans l’activité quotidienne doit y contribuer : respiration, alimentation, exercices physiques, pensées, sexualité. Ainsi astrologie, divination, médecine, dao yin, exercices du corps et de l’esprit (voir peinture sur soie ci-contre) tendent vers un même but : acquérir pendant cette vie matérielle la possibilité d’accéder à une autre forme de vie, ne pas vivre pour soi mais pour l’éternité.
L’état « Shenren »
La connaissance de soi et de l’univers, la pratique du non-agir, du lâcher-prise, de la simplicité permet l’action du Dao. Il s’agit de vivifier le principe vital pour s’accorder avec l’Univers et exister ainsi longtemps :« ne pas faire mourir, présider à la vie ». Il faut transformer le corps pour le rendre immortel et donc nourrir le corps et les esprits ; nourrir le corps par la respiration, l’alimentation, l’alchimie et les pratiques sexuelles ; nourrir l’esprit par la concentration, la méditation et la contemplation. En atteignant la trinité avec Ciel et Terre, l’Homme atteint ainsi l’unité et l’identité avec l’au-delà. La pratique des bonnes œuvres attire la bienveillance des dieux surtout, si elle s’accompagne d’exercices respiratoires et d’une hygiène alimentaire. L’homme, dont le Dao change le corps, xing, et l’esprit, shen, pour ne devenir qu’un, atteint l’état shenren, sa substance ne se détruit plus par la transformation et ne meurt point ; il y a identité du corps et de l’esprit, de l’homme et du Dao. Ainsi peut-on voir dans le taoïsme intimement liés : hygiène, médecine et religion. Cette union avec le Dao demande l’effort d’une vie entière, d’une longue vie, soit-elle sans fin. ...