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De la peau du monde à celle de l’homme

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L’interprétation des tatouages et des marques corporelles a toujours suscité l’intérêt des anthropologues. Symbole traditionnel et fondement du lien social, il est devenu aujourd’hui empreinte de l’individualité.

Par David Le Breton



Extrait de la revue : Génération Tao n°25
Nb de pages : 1

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Descriptif

Dans de nombreuses sociétés humaines, les marques corporelles sont associées à des rites de passage à différents moments de l’existence ou sont liées à des significations précises au sein de la communauté. Le tatouage a ainsi une valeur identitaire, il dit au cœur même de la chair l'appartenance du sujet au groupe, à un système social, il précise les allégeances religieuses, il humanise en quelque sorte à travers cette main mise culturelle dont la valeur redouble celle de la nomination. Au sein de certaines sociétés, la lecture du tatouage renseigne sur l'inscription de l'homme dans une lignée, un clan, une classe d'âge ; il indique un statut et affermit l'alliance. Impossible de se fondre dans le groupe sans ce travail d'intégration que les signes cutanés impriment dans la chair. A l’inverse, dans nos sociétés contemporaines leur dimension esthétique compte d’abord, même si parfois le souci de leur signification d’origine est simplifié pour entrer dans un autre contexte social et culturel.
La marque contemporaineElle est individualisante, signe un sujet singulier dont le corps n’est pas relieur à la communauté et au cosmos comme il l’est dans ces sociétés où l’homme cherche à se dissoudre dans le groupe, elle est à l’inverse une affirmation de son irréductible individualité. Son corps n’appartient qu’à lui. Il dit sa dissidence d’individu, là où le membre d’une société traditionnelle proclame son affiliation au sein d’une totalité symbolique à laquelle il ne saurait se soustraire sans perdre son identité.
Encline à l’éphémèreDans nos sociétés l’objection majeure au tatouage ou aux autres modifications corporelles tient à leur caractère définitif qui fait parfois reculer ceux qui aimeraient s’y vouer davantage. D’autres méthodes sont maintenant accessibles et destinées à un avenir propice. Le tatouage au henné, traditionnel en Afrique du nord et dans certains pays d’Asie, déborde aujourd’hui son ancrage culturel. Les motifs, certes, n’ont souvent rien à voir avec les figures mises en œuvre dans ces cultures. La technique du henné seule est reprise avec l’avantage de marquer sensiblement la peau pour une durée limitée. Elle est de plus en plus couramment proposée aujourd’hui dans les boutiques ou même parfois, comme au Brésil par exemple, dans les rues et effectuées sur place. De plus en plus de magasins vendent des kits de tatouages provisoires à afficher lors des soirées, sur les plages ou à mettre en valeur grâce aux vêtements plus légers de l’été.
Faire peau neuveTout corps contient ...

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