Descriptif
Nous nous éprouvons soumis à la pression de la vie, si ce n’est à l’agression de la vie. Nous accusons vivement le monde extérieur, nous ressentons douloureusement notre monde intérieur. Nous sommes bousculés entre peine et joie, nous oscillons entre enthousiasme et lassitude. Alors, pourquoi méditer ? Dans sa définition traditionnelle occidentale, cela signifie appliquer son esprit à une vérité pour en appréhender le sens. La méditation est souvent pratiquée par des êtres de réflexion, généralement engagés dans une voie spirituelle.
Méditer selon le Yi King* ? Cette forme de méditation d’origine extrême-orientale possède le mérite d’offrir un véhicule dans lequel nous pouvons monter sans renoncer à notre culture, à notre appartenance religieuse, mais aussi, si l’on veut bien faire un effort, sans syncrétisme, qui est un lieu de confusion et d’erreur. Il est important de rappeler que le syncrétisme est une tentation forte dans laquelle on tombe aisément, soit par ignorance, car on n’approfondit pas ou mélange les notions, soit pour cacher une part de soi-même où réside un problème non résolu.L’Extrême-Orient propose diverses formes de méditation, mais leur mérite essentiel est d’englober le corps et l’esprit. Ces méditations comportent des phases complexes qu’il n’est pas possible de maîtriser seul. Quelques-unes simplifiées peuvent offrir des fruits de qualité. N’oublions pas que les voies du Tao sont des voies de sagesse. Elles conduisent au Silencieux, permettent d’entendre l’Inaudible. Nous pouvons marcher sur ces voies à petit pas et selon nos moyens découvrir ce qui nous est secrètement accordé.
Ligne pleine, ligne brisée
Quand nous acceptons d’entrer dans la profondeur de cette expression géniale de la réalité, de méditer sur ce que représentent un trait continu, dit yang, et un trait discontinu, dit yin, nous ressentons pleinement la puissance créatrice de la ligne continue et l’entrée dans la multiplicité de la forme à travers la ligne brisée. Dans le trait plein, nous apprenons à percevoir l’élan créateur, la permanence, nous sommes entraînés dans une expansion, une recherche sans fin. Dans la ligne brisée, nous découvrons qu’en tout être, toute chose, existe une rupture. Au niveau de notre conscience surgit un rapt de nous-même, une faille soudaine si profonde et pourtant si peu perceptible.Quelle expérience ! Nous connaître entre élan et effrondrement, le choc de l’effondrement devenant ouverture à d’autres mondes, à d’autres élans. Bien évidemment, même si nous ne sommes pas tous destinés à la joie de cette contemplation, cela ...