Descriptif
L’étymologie du verbe "masser" provient de l’arabe massa, c’est-à-dire "toucher et palper". Il aura fallu attendre l’ère des voyages et la rencontre des anciennes médecines indiennes ou chinoises pour que l’Occident découvre cette tradition millénaire. Pourquoi ce manque en Occident ? Pourquoi cette tradition en Orient ?
Le corps en Occident, lieu de transgressions
Si les pratiques relatives au corps s’enracinent profondément en nous dès notre enfance et que la transmission familiale joue un grand rôle dans leur acquisition, la culture judéo-chrétienne telle qu’elle s’est développée en Occident a fait beaucoup de mal à notre vision du corps, lieu de péchés et de transgressions. Au XIXe siècle, le corps et l’expression corporelle étaient le lieu de condamnations morales et religieuses très poussées. Que dire des massages, lors même que le simple fait de toucher devenait intrusion dans l’intimité de l’autre et invitation au plaisir. Le plaisir, l’abandon… interdits, prohibés. Il faut savoir retenir ses désirs, résister au péché. Que de cuirasses et de frustrations seront nées de ce conditionnement nourri par la peur d’être tout droit conduit en Enfer! De même, notre culture et notre système de pensée se délectèrent d’une pensée cartésienne qui séparait le corps de l’esprit, ou plutôt imposait le mental en maître d’œuvre sur tous les aspects de notre vie. Aujourd’hui encore, contrôle et maîtrise, preuves d’une grande force de caractère, ont pris l’ascendant sur l’abandon et le lâcher-prise, comme les activités cérébrales sur le travail physique et manuel. Mais qui contrôle quoi? Il aura fallu les années 60 et 70 pour que naisse une nouvelle génération, jeune et révoltée, prête à faire exploser tous les tabous. Le corps et la sexualité reprenaient leur place dans le tumulte et l’exaltation des sens. Les nouvelles facilités de communication favorisaient le voyage. L’Inde abreuvait l’Occident de spiritualité et d’extase mystique, les âmes se libéraient.
La "globalité" Orientale
Les sociétés dites traditionnelles, dans lesquelles l’art du massage trouve ses origines, se sont forgées dans un esprit de globalité. Dans des pays comme l’Inde, l’Indonésie ou la Thaïlande, la société reste soucieuse de préserver ses acquis traditionnels, le corps restant lié au travail, à la fête, aux rituels religieux placés au centre des activités quotidiennes. Le massage devient le moyen de retrouver une intégrité, une unité morcelée par les aléas du quotidien (un travail physique éprouvant, des angoisses, le stress). Pour se comprendre, il faut respecter ...