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interview avec Paule Lebrun

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Toute la culture est en manque de soul - propos recueillis par Delphine Lhuillier & Sandrine Toutard

Qu’avons-nous fait de nos rites initiatiques ? Qu’avons-nous fait de nos célébrations sacrées ?
Toute la culture est en manque de soul, d’âme, nous dit Paule Lebrun, pionnière de la culture alternative et spécialiste des rites de passage.

Par Paule Lebrun



Extrait de la revue : Génération Tao n°63
Extrait du dossier : RITUELS, PASSAGES & TRANSFORMATIONS
Nb de pages : 3

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Descriptif

GTao : En quoi consiste le rôle de meneur de rites ou de guide en rites de passage ?

Paule Lebrun : Je reprends ici l’idée chère à James Hillmann, un grand psychanalyste et mythologue dans la lignée de Carl Gustav Jung, qui nous parle de l’importance de « fabriquer de l’âme » dans une société temporairement dépourvue de mythes significatifs. J’aime ainsi définir le travail rituel tel qu’on le décrivait parfois autrefois, comme une sorte de « soul’s work ». L’idée de « fabrication » a quelque chose d’artisanal, elle suppose un travail patient, une attention soutenue, du soin et a souvent à voir avec la beauté. Pour parler de l’âme, qui reste dans nos sociétés un mot flou souvent associé à la religion, j’aime évoquer par analogie le « soul » du blues. Toute la culture est en manque de « soul ».

GTao : Et de quoi se nourrit l’âme humaine ?
P. L. : De silence, de beauté, de cérémonies, de nature, de proximité avec les mystères de la vie, de chants, de danses, de musiques, de participations collectives et cosmiques. En ce sens, notre travail est plus près de l’art que de la thérapie.

Gtao : Pourquoi Paule notre société a-t-elle aujourd'hui de moins en moins de rituels et de rites de passage ?
P. L. : Dans toute société où la mort est occultée, les rites de passage sont aussi occultés. Plusieurs chercheurs font état de cette double disparition. Le rite de passage est la mise en scène de l’acte de mourir et de renaître. Il demande une relation avec
la mort différente de celle que nous avons. Au moment où l’on a commencé à vouloir vaincre la mort et l’opposer à la vie, nous avons laissé les vieilles structures initiatiques derrière nous. Autrefois, la mort ne s’opposait pas à la vie mais bien à la naissance. Et la mort n’engendrait pas plus de mort, mais engendrait la vie. La nature nous montre ça ! Selon Mircea Eliade, la différence majeure entre les sociétés traditionnelles et les sociétés contemporaines réside dans la perte de rites initiatiques dans les sociétés contemporaines.

GTao : Pourquoi croyez-vous que nous ayons besoin de rituels et de rites de passages ?
P. L. : Le besoin d’altérer la conscience, de se rappeler périodiquement d’où l’on vient et qui l’on est, est un besoin fondamental. On peut le réprimer, mais on ne peut pas l’éliminer. Réprimé, ...

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