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L’esprit de la vallée

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L’origine du monde

Comme à chaque numéro, Cyrille Javary nous convie à une passionnante exploration de la richesse unique de la pensée et de l’écriture chinoises. Il nous éclaire ici sur les différents idéogrammes qui évoquent le désir sous toutes ses formes.

Par Cyrille J. D. Javary



Extrait de la revue : Génération Tao n°51
Extrait du dossier : Sexe & Tao d'aujourd'hui
Nb de pages : 2

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Descriptif

« Cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire. » dit un vieux proverbe français. Familiers des trous noirs de la conscience humaine, les psychanalystes d’aujourd’hui y souscrivent toujours. Coutumiers des étoiles, les Romains aussi plaçaient le manque au tréfonds du désir. Siderus, qui en latin désigne les étoiles d’une constellation, nous a laissé beaucoup d’enfants en français. Son descendant direct est : « sidéral », mais parmi ses cousins composés, on trouve, avec le suffixe « -com » qui évoque un resserrement de l’attention : considerare, soit « considérer », et avec le suffixe « -di » qui signale une
dis-parition (de l’étoile qu’on cherche à scruter) : disiderare, qui signifiait : « regretter, manquer », et d’où nous est venu : « désirer ».
Et les Chinois comment se figurent-ils tout cela ? Curieusement, eux aussi rapprochent désir, manque et étoiles. On retrouve en effet dans l’idéogramme wàng, dont le sens global est : « regarder au loin, espérer, désirer », le signe de la disparition (wáng), celui de la lune.
Mais de tous les désirs qui traversent le cœur humain, le plus puissant n’est-il pas le désir sexuel ? Celui-ci, s’il est plutôt nocturne, n’a semble-t-il que peu de rapports avec la douce contemplation de la voûte étoilée. Il serait plutôt de l’ordre de la stupéfaction. Le caractère qui le désigne spécifiquement en chinois évoque en effet une sorte de saisissement à couper le souffle.
Quand on connaît l’importance du souffle pour les Chinois, on ne s’étonne pas qu’il y ait des idéogrammes très précis pour différencier les différents mouvements qu’il peut prendre.
Il existe parmi ceux-ci deux racines importantes différenciées par la vectorisation de ce souffle par rapport au corps humain : qiao et qiàn, que l’on pourrait résumer par : le rot et le hoquet.  
Le premier, qiao, assimilé au rot, est un souffle dirigé de l’intérieur vers l’extérieur, un souffle de plénitude. Le second, qiàn, est un hoquet de saisissement, un manque d’air qui provoque un mouvement dirigé de l’extérieur vers l’intérieur. C’est celui-ci que l’on va retrouver dans le caractère le plus usuel pour désigner le désir sexuel : yù.
L’explication de ce caractère ne fait pas l’unanimité des lettrés. Sans doute parce que ce dont il traite est assez embarrassant pour la traditionnelle pudeur chinoise. On y lit, à droite la racine qiàn et à ...

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