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Le calligraphe et l’artiste martial ont tant de choses à s’échanger. D’ailleurs, sont-ils si différents et si éloignés l’un de l’autre ? Dans la tradition chinoise, maîtres de Wushu et de calligraphie n’étaient bien souvent qu’une seule et même personne. Et si vous rencontrez un expert en Wushu, c’est le sourire aux lèvres qu’en très peu de temps il vous propose de tracer quelques traits sur une feuille comme pour vous montrer toute la qualité de son art. Ainsi apprend-on à écrire comme on apprend à se mouvoir : pas à pas, de l’intégration des techniques au geste spontané. De la mesure au lâcher-prise. Ainsi laisse-t-on se dessiner dans l’air la calligraphie délicate d’un mouvement maîtrisé et inspiré : la manifestation du Qi. Et si la justesse d’un mouvement et son efficacité pouvaient se lire dans l’expression de sa fluidité et de son intensité : son rythme, son tracé, ses variations, la délicatesse et la sensibilité de son contact et de sa communion avec l’air ? Le mouvement juste n’est-il pas celui qui nous traverse, quand nous ne faisons pas le mouvement, mais que nous sommes mouvement : l’expression et le don de soi au Soi ? Ce dossier vous propose un voyage au cœur du mouvement : du geste calligraphique au geste martial.