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La fièvre du Qi Gong

article

« Il sera fascinant de suivre les trajectoires du Qigong dans une culture mondialisée. »

L’anthropologue David Palmer dans son ouvrage La fièvre du qigong décrit l’engouement des Chinois pour le Qi Gong dans les années 80. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Par Delphine Lhuillier , David Palmer



Extrait de la revue : Génération Tao spécial hors-série n°6 : Qi Gong, art de santé
Extrait du dossier : Qi Gong & société
Nb de pages : 5

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Descriptif

GTao : M. Palmer, vous retracez dans votre ouvrage : La fièvre du qigong, les différentes phases historiques du développement du Qi Gong en Chine. Pouvez-vous nous les rappeler ?
David Palmer : Les pratiques de culture corporelle ont une longue histoire en Chine, de plus de 3000 ans, et transmises dans une grande variété de contextes. Mais le projet de donner une reformulation moderne à ces techniques est plus récent. Certains auteurs ont tenté d'expliquer ces techniques à l'aide de concepts scientifiques dans la première moitié du 20e siècle. Mais ce n'est que sous le régime communiste que ce projet est institutionnalisé, et que le terme unique de « qigong »* est choisi pour désigner l'ensemble des pratiques d'entraînement du qi basées sur la respiration, la gymnastique et la méditation — pratiques qu'il s'agit de séculariser, d'extraire de leur ancien contexte de transmission, jugé superstitieux. Cette première phase, durant laquelle le qigong est pratiqué et enseigné dans les sanatoriums pour cadres du Parti Communiste Chinois, dure du début des années 50 au milieu des années 60. Tous ces établissements sont ensuite fermés durant la Révolution culturelle, jusqu'en 1979 - — bien que, durant cette période, les pratiques soient toujours transmises de façon souterraine —. La troisième phase, de 1979 à 1995, est celle de l'engouement de masse, de la « fièvre » du qigong qui est pratiquée par des dizaines de millions d'adeptes, dans les parcs et espaces publics. Le qigong jouit du soutien de certains hauts dirigeants du Parti et du monde scientifique chinois, qui s'intéressent aux présumés effets paranormaux du qigong et espèrent, en maîtrisant ces pouvoirs, déclencher une nouvelle révolution scientifique. Après 1995, c'est l'éclatement : la commercialisation du qigong provoque des accusations d'escroquerie et de superstition, alors que Li Hongzhi, maître du Falungong, condamne la vénalité des maîtres et adopte un discours de plus en plus moralisateur et militant. La tension monte, jusqu'à la suppression du Falungong en 1999, qui se répercute sur l'ensemble du monde du qigong. Depuis, le qigong doit garder le profil bas, laissant la place à une vague de yoga.

GTao : Anthropologue de formation, vous considérez le Qigong en Chine comme un phénomène social. Pour quelles raisons ?
D. P. : On ne peut jamais échapper à la dimension sociale des pratiques corporelles ou spirituelles. Même lorsque la pratique est strictement individuelle, il y a toujours transmission, et ...

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