Descriptif
Il était une fois un homme singulier, qui savait ouvrir une telle porte et partageait sa découverte avec tous ceux qui le désiraient. Ah, se dira-t-on, peut-être est-ce possible, mais après une longue ascèse qui n’est sûrement pas pour moi… Erreur ! nous répond l’homme : cette ouverture infinie est à votre portée ! Et d’insister : il vous suffit d’y penser et de ne plus l’oublier. Le nom de cet étrange magicien ? Les Anglo-saxons le connaissent bien mieux que nous : Douglas Harding (1909-2007). Tous ceux qui l’ont croisé vous le diront sans rire : cet homme nous a fait perdre la tête. Au sens propre, bien sûr !
Observons…
Observez plutôt : quelles parties de votre corps pouvez-vous voir vraiment, lorsque vous êtes situé, non pas à 1 mètre du miroir, mais à 0 centimètre de vous-même ? Vos pieds, vos jambes, vos mains, vos bras, votre tronc… Regardez-les bien. Mais ensuite, que voyez-vous, au-dessus de la ligne de vos épaules ?... N’êtes-vous pas en train de franchir un seuil qui vous fait littéralement sauter dans le vide ? A la place de votre propre visage, que voyez-vous, sinon RIEN ? Un espace vide, illimité, qui est en même temps rempli jusqu’à ras bord d’une image vivante et colorée, celle du Monde. Ce Rien plein du Tout, n’est-ce pas là votre vrai Visage, le seul que vous puissiez voir lorsque vous n’êtes pas distrait par les pensées ?
C’est enfantin. D’ailleurs, les enfants ne voient que ce Visage-là. Ils ne s’encombrent pas du reflet qui danse pour nous dans le miroir chaque matin et que nous confondons avec… ce que nous sommes ! En fait, nous explique Harding, nous nous livrons quotidiennement à un faux-semblant qui nous semble si naturel que nous n’en voyons pas l’absurdité : apercevant l’image de notre visage dans la glace, nous nous l’approprions, nous l’inversons pour mieux l’installer sur nos épaules, puis… nous nous promenons toute la journée avec ce mirage. Celui-ci est d’autant plus illusoire que nous le recouvrons de différents déguisements, nos personnages : le Conquérant, l’Epicurien, le Curieux, l’Inquiet…
Et jouons…
C’est enfantin, mais en même temps si profond, si vertigineux que nous passons notre temps à l’oublier. Il nous faudra tirer plus d’une carte du « Jeu des miroirs » pour pouvoir ouvrir en permanence cette porte de l’Infini ! Une porte que bien des mystiques et des artistes ...