Descriptif
GTao : Mika de Brito, vous êtes porteur d'une nouvelle attitude dans le monde du Yoga.
Pouvez-vous nous présenter votre pratique ?
Mika de Brito : la nouveauté concerne surtout l’engouement général pour cette discipline et sa philosophie. Il est intéressant de noter que la racine sanscrite du mot yoga, qui signifie « unir », est-ce à quoi aspirent les personnes qui vivent de plus en plus dans les villes. Elles se sentent déracinées, coupées de la terre, des éléments et de leur relation au monde. Il y a une nouvelle attitude, une nouvelle tendance parce qu’il existe un nouveau contexte. Si le Yoga a majoritairement toujours été élitiste en Inde, il est devenu populaire depuis les années 1950, quand les culturistes indiens ont commencé à intégrer des mouvements de Yoga à leurs échauffements. Dans les années 1970, le mouvement hippie a contribué à la diffusion du Yoga en Occident. La pratique a ensuite conquis le grand public grâce à des ambassadeurs comme Sting ou Madonna aux Etat-Unis, ce qui a agacé certains « traditionalistes ». Aux Etats-Unis, le Yoga est pratiqué dans les salles de gym depuis longtemps déjà. J’y vois là surtout l’aspiration de toute une société à vivre une meilleure relation au monde. C’est plutôt positif. Mais le Yoga se vit partout ! Je reviens du Sri Lanka où je donnais un stage en pleine jungle. J’ai également vécu plusieurs mois dans une grotte himalayenne et j’ai vécu d’autres expériences authentiques. A Paris, je partage un Yoga que certains aficionados qualifieraient de superficiel, mais je ne cherche pas à amener tout le monde vivre dans une grotte. La force du Yoga est de pouvoir s’adresser à tous les milieux sociaux, tous les schémas de pensée et tous les types de corps. A travers moi, et tous ceux qui l’enseignent, le Yoga s’exprime avec la sensibilité de chacun. Je l’enseigne sans dogme et sans verbaliser. J’aime amener les gens, les citadins, à vivre une véritable expérience en une heure trente (parfois plus). Je les emmène à pratiquer dans ce que j’appelle mon roller coaster émotionnel, à travers un tempo musical en crescendo, jusqu’à rejoindre l’œil du cyclone, où tout est calme, ce moment de silence où chacun peut expérimenter ce que les yogis tendent à percevoir depuis la nuit des temps : l’anahata nadam, le son intérieur.
GTao : Ce cheminement est-il lié à une transmission ou est-ce un élan personnel que ...