Descriptif
Eduquer est issu du latin educatio qui signifie « action d’élever ». Revenir au sens primordial de ce mot nous a incités à nous interroger sur l’action d’éduquer nos enfants ; éducation que nous remettons pour une majeure partie d’entre nous à l’éducation nationale. Cette « élévation » au sein de l’école de la République était encore il y a quelques années imprégnée des lumières de Voltaire, la « raison » l’emportant sur la « croyance ».
La raison économique
Aujourd’hui, la belle « raison » de Voltaire qui animait nos études à la française a perdu son sens lumineux pour se flétrir devant les slogans consuméristes ; l’école répondant aux besoins financiers de notre société de consommation. Ainsi, l’école n’élève plus et ne souhaite plus former des penseurs, mais des techniciens « rentables » : travailleurs dans l’artisanat, l’ingénierie, la science, l’art, plus ou moins bien lotis, suivant la valeur donnée à ces métiers. Les parents deviennent prisonniers de la peur et participent au nom de la « raison économique » à la pauvreté de l’espace philosophique engagé à l’école. Nous n’osons plus « penser » les choix d’orientation scolaire de peur de les remettre en question. La « petite raison », comme le « petit Homme », l’a emporté sur la « raison » des lumières et sur les « grands hommes et femmes » pour devenir une éducation tout orientée vers le formatage aux besoins des secteurs professionnels. Tout doit avoir sa raison économique pour mériter d’être choisi comme filière d’étude par nos enfants. Combien ont ainsi entendu ces phrases assassines : « Mais ça ne te servira à rien ! », « Il n’y a aucun débouché », etc. au lieu d’entendre des encouragements : « Passionne-toi ! », « Fais ce que tu aimes. » Nous en sommes arrivés à penser que seul l’intérêt que nous ressentons pour un domaine pourra nous transformer en « expert » et nous offrir des opportunités professionnelles.
La déraison enthousiaste
Alors, nous, parents d’une fille de 7 ans, nous avons décidé d’être « déraisonnables » (pardon Voltaire) et de faire plus de place à l’amour, l’envie, l’enthousiasme, le nôtre, et bien sûr, celui de notre fille, pour tel ou tel domaine, fut-il fugace ou profond, prolongé sur un mois ou sur plusieurs années. Nous avons souhaité lui fournir l’instruction indispensable que représentent l’écriture, la lecture, les mathématiques, l’histoire, la géographie, à partir de ses centres d’intérêts. Il est évident que cette forme d’instruction exige du pédagogue plus d’investissement, mais aussi, osons le dire, plus de passion et d’amour pour son ...