Descriptif
Gtao : Pensez-vous que le qi gong soit devenu à la mode en France ?
Yves Réquéna : Non, mais il commence peut-être à le devenir. Et cela n’a pas beaucoup d’importance, parce qu’une mode est une vague de surface, qui monte, puis redescend. Certes, quand elle redescend, la vague de fond reste la plupart du temps à un niveau de plus qu’initialement ; c’est le cas du yoga dans les années 60-70, et du taïji dans les années 80-90. Les années 2000-2010 seront peut-être celles du qi gong.
Gtao : Mais pourquoi dites-vous que cela n’a pas beaucoup d’importance ?
Y. R. : Parce que ce qui importe est la vague de fond. Si vous avez un phénomène de mode ample (vague de surface) et pas, ou peu, de perspective d’intérêt profond pour nourrir la vague de fond, le phénomène retombe comme un soufflet, or, pour ce qui est du qi gong, on assiste au phénomène inverse. Il y a une vague de fond très forte, sans que jusqu’ici le phénomène de mode ait pu être notable.
Gtao : Quels sont selon vous les signes et les preuves d’intérêt profond qui existent déjà ?
Y. R. : Ils sont nombreux, et dans des domaines très différents. Le «bien-être» par exemple, car incontestablement, on se sent mieux, plus relaxé, plus chargé en énergie, plus éveillé et curieux quand on pratique cette discipline, surtout si on s’y applique régulièrement. D’où l’ouverture de cours et l’organisation de stages d’initiation qui se sont réalisées dans toutes les grandes villes et jusqu’aux moindres des villages du Sud-Est, de l’Ouest, de la Vallée du Rhône, ou de l’Ile de France, le qi gong restant encore faiblement implanté dans l’Est de la France et la Bretagne. Remarquons que ce nouvel essor est pourvoyeur d’emplois, à plein-temps parfois, à temps partiel en milieu associatif souvent, c’est ce que j’appelle «le qi gong, un art de vivre au quotidien». Apprendre à respirer, se relaxer, se régénérer, mais aussi apprendre à se relier avec la nature, la terre, le ciel, la lune, et les étoiles, comme l’ont enseigné les Taoïstes, et ce, même en ville, par temps couvert, et la nuit ! Une façon pour nos contemporains citadins de faire le break, y compris dans leur appartement, avec les énergies lourdes et polluantes de la cité.
Il suffit de pratiquer dix à quinze minutes ...