Descriptif
GTao : Comment toute cette aventure a-t-elle commencé ?
Yves Requena : J’ai découvert le yoga à l’université et lui ai consacré un an avant d’entamer mes études de médecine que j’ai ainsi pu aborder sous un angle particulier. Très tôt, je me suis tourné vers l’acupuncture qui est devenue le sujet de ma thèse.
GTao : Vous avez donc participé aux prémisses de la médecine chinoise en France.
Y. R. : Au début des années soixante-dix, mon professeur, d’origine vietnamienne, qui enseignait à Marseille s’est vu proposer un enseignement expérimental en faculté. Très rapidement, on m’a confié une consultation d’externe en hôpital en acupuncture et je suis devenu chargé de cours à la faculté. On pratiquait des anesthésies, les césariennes notamment, sous acupuncture pour montrer son efficacité.Parallèlement, je continuais à pratiquer le yoga et à donner des cours.
GTao : Vous avez par la suite effectué un immense travail de recherches pour synthétiser et mettre en relation divers éléments de la médecine occidentale et orientale.
Y. R. : Riche de mon expérience pratique et aidé par une grande quantité d’ouvrages, dont celui de Georges Soulié de Morand qui est une véritable source d’informations pour tout praticien en médecine chinoise, j’ai revisité la médecine occidentale sous une perspective chinoise en m’intéressant à la notion de terrain. J’ai ainsi systématisé le réseau de correspondances entre les oligo-éléments, l’acupuncture et les cinq éléments. Ont alors émergé des profils à la fois physiques, morphologiques, de sensibilité et de vulnérabilité à certaines maladies - terrains - et psychologiques liés à différents caractères ou comportements. Le poumon par exemple peut être en relation avec la tristesse, la nostalgie, le pessimisme, voire dans certaines circonstances, le désir de se suicider ou de tuer… à l’arme blanche d’ailleurs.
GTao : Comment avez-vous organisé cette étude de caractères ?
Y. R. : J’ai mis au point un questionnaire - que je livre aujourd’hui aux lecteurs - à remplir par les patients, dont le résultat, accompagné du dossier médical de tous leurs antécédents, était destiné à mes étudiants à l’hôpital. On a ainsi pu établir de façon scientifique une corrélation statistique entre certaines susceptibilités de maladie, le terrain, et le caractère. Chacun d’entre nous peut en effet se retrouver en plénitude de tel ou tel organe après un accident ou un choc affectif mais chacun est aussi prédisposé par un terrain particulier. C’est ce terrain de ...