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Aïkido

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Cette distance qui nous unit

Il arrive parfois que la pratique prenne l'aspect d'un jeu de rôles trop harmonieux…

Par Franck Noël



Extrait de la revue : Génération Tao n°28
Extrait du dossier : De la voie martiale à la voie de l’autre
Nb de pages : 0

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Descriptif

Il arrive parfois que la pratique prenne l'aspect d'un jeu de rôles trop harmonieux, trop bien huilé, où les conventions, parfaitement respectées, régissent tout l'échange, et d'où tout imprévu, toute impertinence sont bannis.Une aisance, une facilité outrancière, fruit d'une complaisance excessive de chacun, tant à l'égard de l'autre que de soi-même. Un déroulement sans heurts, inéluctable, programmé. Absence de risque, de problème à résoudre, simplement le doux ron-ron d'une répétition rassurante, comme pour se convaincre que tout marche bien. Nous sommes alors, probablement, dans le domaine de l'illusion, de l'illusion que tout va bien. De l'illusion entretenue et quasiment proclamée comme valeur ; le règne de ce qu'on désire poser en réalité.
A l'inverse, les deux protagonistes s'engagent parfois dans une opposition réelle et systématique, sans souci de
nuance ou de négociation. Chacun, résolument, faisant barrage aux ambitions de l'autre, dans une volonté de s'affirmer et de se briser mutuellement les rêves. Comme dans une compétition, mais une compétition faussée, pipée, puisque les règles n'en sont pas édictées et néanmoins transgressées.
Il est bien rare que ce genre de travail, autodestructeur, sorte de négation de lui-même, puisse déboucher sur quelque chose d'intéressant ou de porteur.Nous baignons alors dans la frustration, mère de tant de violences.
Et la juste mesure entre ces deux extrêmes n'est pas aisée à trouver. Comment se frayer son chemin entre cette
illusion et cette frustration, Charybde et Scylla de l'aïkidoka ? La voie est bien étroite mais le Sensei, capitaine funambule, a néanmoins pour devoir d'y faire naviguer ses ouailles et d'assurer leur passage. Il faut voir, dans cette gageure, un sens possible et profond de «Ma». «Ma», ce vocable japonais si insaisissable, étrange notion faite d'évidences et de paradoxes. On le traduit souvent par «distance», «intervalle». Associé à «Aï» (unification, harmonisation), il devient «Maai» et représente un des concepts les plus importants des arts martiaux : la capacité à gérer «l'espace-entre». Mais ce «Ma», cet entre-deux, désigne tout autant ce qui unit que ce qui sépare, et partant, le lien, la relation, mouvante, fluctuante, obéissant à des jeux d'influences, de pressions et de réactions autrement plus subtils que la simple distance géométrique.
L'examen de l'idéogramme est encore plus révélateur de son sens profond il se présente comme une raie de lumière entre les deux vantaux fermés d'une porte. Là où, semble-t-il, tout est clos, la lumière s'infiltre, s'installe, illumine le décor, ...

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