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Idées au gramme

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Wu, la danse de l’être et du non-être

A chaque numéro de Génération Tao, Cyrille J.-D. Javary vous convie à une passionnante exploration de la richesse unique de la pensée et de l’écriture chinoises.

Par Cyrille J. D. Javary



Extrait de la revue : Génération Tao n°36
Nb de pages : 1

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Descriptif

On sait le désintérêt poli des Chinois pour la question de l’origine. Il y a pourtant un chapitre du Dao De Jing de Lao Zi qui semble s’intéresser de très près à cette question. On y lit : « La multitude des vivants est née de l’être ; l’être est né du non-être » (chap. 40). Voilà qui paraît bien mystérieux. A quoi peut bien ressembler cet « être » et, plus étrange encore, ce « non-être » ? Il y a de nombreuses gloses de cette phrase qui la plupart fleurent bon la philosophie classique occidentale, celle qui depuis les Grecs jusqu’à Sartre devise abondamment de l’être et du néant. Le seul ennui est que dans cette phrase, comme dans le reste du Lao Zi, il n’est question ni d’un « être » ni, a fortiori, d’un « non-être ». A la place du premier, le texte chinois comporte le verbe « avoir », et à la place du second une négation (wu), celle que l’on trouve dans l’expression wu wei : non agir !
Commençons par cette négation. C’est un caractère fort touffu (il faut 12 coups de pinceau pour le tracer) dont la forme ancienne était encore plus compliquée. Elle représentait une opération bien connue des agriculteurs de l’antiquité : le défrichage par brûlis. On y lit le dessin de grands gaillards (a) au nombre de quarante (b) qui font disparaître (c) une forêt (d) en y mettant le feu (qui va se retrouver dans les quatre points alignés en bas de la forme classique). Que reste-t-il d’une forêt après qu’on y ait mis le feu ? Rien ! Mais un rien qui ne ressemble pas exactement à un vide, un néant ou un non-être. C’est un rien plein de promesse. Une terre nue, certes, vide, noircie, mais gorgée de cendres végétales qui sont le meilleur engrais qui soit, riche de mille récoltes futures, celles que les humains vont tirer de cette infinie potentialité.
Et l’« être » alors ? Pourquoi diable est-il décrit avec le verbe « avoir » (you) ? Cet idéogramme est depuis longtemps fort curieusement expliqué. Il est en effet formé du signe de la main, combiné avec un autre qui par assimilation graphique peut signifier aussi bien « viande » que « lune » ! La main sur la viande, la main sur la lune, on comprend mal comment ces deux associations peuvent ...

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