Descriptif
Un résumé de la progression
Au sein de la province du Henan, le berceau du taï ji quan, est transmis nombre de phrases sous forme de dictons souvent répétés lors de l’enseignement. Elles sont en fait de précieux indicateurs pour éclairer la pratique si elles sont décodées. Le terme song huo dan dou rassemble les différentes qualités de l’énergie du taïji. Son étude peut nous faire appréhender une ligne de progression possible. La grande ligne de la pratique du taï ji quan est d’équilibrer les aspects en extension et en contraction, de réconcilier les modalités yin et yang de l’expression de l’énergie dans notre être. En partant du principe que la nature du déséquilibre est celui d’un excès de yang — le yang évoquant ici la fermeté, la partie supérieure du corps, l’extérieur, le superficiel et la périphérie, les tensions, l’hypertonie et l’agitation — , il convient de s’entraîner pour développer des qualités yin telles que la souplesse, la fluidité, la partie inférieure du corps, l’intérieur, la tranquillité d’esprit, dans le but d’avoir une énergie 50 % yin et 50 % yang. La méthode développée dans le taïji est d’utiliser des mouvements de manière particulière pour mobiliser l’intérieur du corps. C’est par ce travail subtil, dit interne, que le corps sera par la suite mis en mouvement. La pratique régulière de l’enchaînement peut contribuer au relâchement et dénouement de tensions chroniques, redonnant ainsi sensibilité et spontanéité. Il est cependant difficile de se débarrasser des tensions car elles peuvent se déplacer et se compenser dans la complexité de la structure corporelle. C’est pourquoi le taïji propose un système d’exercices qui demande le relâchement total de la structure. Pour cela, la recherche d’une mobilité de plus en plus profonde et fine, la variété des figures et leur exécution dans la lenteur sont nécessaires. Par des mouvements d’élévation et d’abaissement, d’ouverture et fermeture, de déplacements dans toutes les directions des bras, on travaille les muscles extrinsèques et les tissus conjonctifs superficiels. Dans ce même temps, des mouvements plus subtils au niveau du buste, de la colonne vertébrale, du bassin et de la ceinture scapulaire, activent les muscles intrinsèques et les couches plus profondes des fascias. L’âme du taïji réside dans le wushu, dans le sens où elle recherche l’efficacité martiale. Sa qualité réside dans le fait qu’elle permet aussi de mieux vivre en harmonie avec soi-même et les autres. L’énergie du ...